lundi 19 mai 2008

Saint-Brisson rejoue les "Visiteurs"

Couillard, cerbatane, pierrière, mangonneau... le château de Saint-Brisson et ses machines de guerre médiévales vous invitent à remonter le temps. Une idée de sortie originale et instructive pour l'été qui passionnera les petits et les grands.

Quatre impressionnantes machines. Les vingt enfants assis dans les douves du château sont ravis. Là, devant eux, une dizaine d'hommes d'armes casqués expédient sur des assaillants imaginaires de gros boulets de pierre. "L'objectif est de désarçonner des chevaliers ennemis, leur explique Virginie Le Carrô, l'un des guides de Saint-Brisson. Une fois à terre, à cause de leur armure de 80 kg ils ne peuvent plus se relever et il est facile de les tuer..."Les soldats s'activent autour de quatre impressionnantes machines en bois aux noms barbares.

Il y a d'abord le mangonneau, qui peut expédier un projectile de 13 kg à plus de 120 mètres. Le couillard, lui, est capable de faire encore plus de mal avec ses boulets de 20 kg, qui s'envolent en rasant le toit de la tour Est. La cerbatane, ancêtre du canon tire dans un fracas d'enfer. Enfin la pierrière, du 12ème siècle, est la plus rapide des machines de Saint-Brisson et crache deux à trois projectiles à la minute...

80 bénévoles pour animer le site. A la fin de la démonstration, le jeune public est invité à passer aux travaux pratiques et à tirer sur les cordes de la pierrière. "Ils vont se retrouver sur le derrière dès qu'ils vont lâcher ", s'amuse Jean Ravoyard, trésorier de l'association des Amis du Château, dont les bénévoles assurent le maniement des catapultes. Tandis que les petits visiteurs quittent les douves abritant les machines de guerre, les comédiens-soldats, eux, s'en vont ranger leurs uniformes, puis récupérer en voiture les boulets tombés au pied de la colline.

Ce n'est pas difficile... "Les tirs sont assez précis et les projectiles tombent en général toujours au même endroit", commente Jean Ravoyard. Saint-Brisson ou l'art d'animer un château attachant, construit à partir du 12ème siècle, hélas moins connu et moins fréquenté (10 000 visiteurs par an) que les "stars" de pierre du Val de Loire... Quand la dernière propriétaire du monument, Anne de Ranst de Berchem, a légué en 1987 sa demeure à la commune, une association s'est aussitôt créée pour aider la municipalité à la restaurer et à l'ouvrir à la visite.

Le château aussi à visiter. Depuis quinze ans, 80 bénévoles, issus de toutes professions et en majorité retraités, remettent le château en état durant l'hiver et ressuscitent les guerres médiévales à la belle saison. C'est en 1991 qu'ont été installées les trois premières pièces d'artillerie d'antan. Uniques en région Centre, elles ont été reconstruites par un charpentier du Lot-et-Garonne, Renaud Beffeyte, passionné de "poliorcétique" (l'art d'assiéger les villes).

"Depuis que les machines sont là, nos tireurs sont taillables et corvéables à merci, témoigne Jean Ravoyard, en riant. Dès qu'un groupe de visiteurs arrive, ils rappliquent pour actionner les catapultes".

"C'est une animation qui plaît beaucoup, parce qu'elle est très conviviale.", ajoute Angéline Bailly, "animatrice-chef" du château depuis quatorze ans. Mais, en dehors des machines de guerre, le château mérite aussi amplement la visite, pour son caractère authentique et humain : "il est dans son jus", commente Angéline Bailly. De la cuisine voûtée à la majestueuse charpente, douze pièces sont à explorer, la plupart agréablement meublées et décorées. Et de leurs fenêtres, le point de vue sur la campagne environnante est somptueux !

Le château de Saint-Brisson est ouvert tous les jours (sauf le mercredi) jusqu'au 16 novembre, de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures.
Tél. 02 38 36 71 29.


Les démonstrations de tirs ont lieu tous les jours (sauf le mercredi) à 15h30, jusqu'au 16 août, et tous les dimanches à 15h30 et 16h30, jusqu'au 21 septembre.

Le château propose aussi :
- des expositions de peintures (Detlev Bosboom du 18 juillet au 7 août),
- des photos de Carlo Heathcote sur l'Afghanistan du 8 au 28 août,
- une "Rentrée des Arts" ouverte aux artistes amateurs du 29 août au 18 septembre,
- un concert jazz-rock par le Little Big Band le 16 août, à 21h00, dans la cour.

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