Après la Guerre de Cent Ans, Jean bâtard d’Orléans reçoit la seigneurie de Beaugency en dot de son second mariage. Il décide de construire un logis «sur les fondemens d’un château qui tomboit en ruines», où il résida dix-sept ans. L’aile Est est construite entre 1442 et 1452, date de réalisation des charpentes. Une tour de flanquement semi-cylindrique percée d’archères canonnières est ajoutée à la muraille Nord au contact du logis. Dunois héberge Louis XI le 4 octobre 1461, de retour en Val de Loire, après son sacre à Reims et son entrée solennelle à Paris.
Les aménagements du château se poursuivent avec les descendants de Dunois, François de Longueville et son fils Jean, archevêque de Toulouse. Ce dernier établit l’aile Ouest en face du logis Dunois, l’escalier à vis hors-d’œuvre et refait les menuiseries, les planchers et les baies de l’aile Est. De retour de sa captivité à Madrid, François Ier réside une dizaine de jours dans ce logis en octobre 1526 auprès de Jean de Longueville, son arrière-petit-cousin dans ce nouveau logis. Mais les projets du Cardinal sont interrompus par sa mort prématurée en 1533.
Après 1567, les Religieux, avec la permission de l’usufruitier de Beaugency, s’établissent dans le château après l’incendie de l’Abbaye. En 1586, la Reine mère récupère le château. En 1682, le Duc D’Orléans autorise les différentes juridictions de la ville à tenir séances dans le château.A la Révolution, le château est confisqué à la famille d’Orléans et est vendu comme bien national à M.Lanson. Une partie des bâtiments est louée, l’autre vendue. En 1838, le Préfet du Loiret crée un Dépôt de Mendicité. Le Département en fait l’acquisition et gère l’institution destinée à accueillir les mendiants et à servir d’asile. Les bâtiments du château sont adaptés aux nouvelles fonctions du lieu : construction de l’aile Nord, installation des dortoirs, d’une boulangerie…Le 31 décembre 1924, le bâtiment est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques. La colonie de vacances de Bois-Colombes s’installe dans les bâtiments attenants à l’Abbaye (à l’extérieur du logis).
En 1927, sur proposition du préfet du Loiret le musée Régional de l’Orléanais s’installe dans l’édifice. Dans les années 70-80, les façades, les planchers et les plafonds intérieurs sont restaurés. Le bâtiment des colonies de vacances et celui donnant dans le jardin sont démolis. La place est réaménagée.
(Le château musée est actuellement fermé au public pour restauration.)
Ce que l’on peut voir: Un logis seigneurial composé de quatre corps entourant une cour. Au Nord, un bâtiment du Dépôt de Mendicité construit au XIXème siècle. A l’Est, le logis de Dunois est bâti de 1442 à 1452 avec sa tour hourdée Nord. A l’intérieur, la chambre de Dunois et sa cheminée ont été conservées ainsi que son oratoire avec sa peinture murale datée du début du XVIème siècle, portant la devise de la famille: «Cor mundum crea in me Deus» («Ô Dieu crée en moi un cœur pur»). L’escalier à vis, du XVIème siècle, porte les armes de la famille d’Orléans: Charles d’Orléans (fils de Valentine et de Louis d’Orléans) et Marie de Clèves, sa troisième femme. La chapelle Saint-Georges du XIVème siècle de plan rectangulaire est reconverte d’une charpente lambrissée. Elle surmonte l’entrée principale du château des «Sires de Beaugency», la «Porte de la Barrière» faisant communiquer la forteresse avec la ville basse. Au Sud, une construction très transformée, constituait à l’origine un corps de galeries sur deux niveaux, traversé au rez-de-chaussée par un large passage reliant la grande cour du château à celle du logis. A l’Ouest, un autre bâtiment dénaturé édifié par Jean d’Orléans Longueville, a conservé un pavillon. Il semble que ce soit à partir du début du XVIème siècle qu’un petit jardin ait été installé. Aujourd’hui, ce jardin a été reconstitué selon le modèle de l’époque médiévale.
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