samedi 3 mai 2008

Les moulins

Histoire du moulin à eau: Le moulin à eau constitue une grande innovation technique du Haut Moyen Age. Il est utilisé tout d'abord pour moudre du grain (en référence au terme latin Molinum-Mola: meule), puis pour fouler les draps (XIè siècle), fabriquer le papier. Le moulin nourrit et fait travailler la ville.
Les meuniers de Beaugency: Le rôle du meunier est de moudre et d'exercer son droit de moudre. Intermédiaire entre le négociant en blé de la Beauce et son client, il est aidé dans sa tâche par des valets, commis, et autres âniers.

L'exploitation des moulins, fort lucrative, est aux mains de véritables dynasties balgentiennes. Cette bourgeoisie entreprenante, pour laquelle la meunerie ne constitue qu'une part des activités, occupe les charges des principales administrations.

Les exploitants des moulins de Choiseau de de la Guénon assurent à eux seuls, la production de la farine pour les boulangers, contraints d'y moudre leur grain en vertu du ban seigneurial (redevance). Les autres pourvoient les particuliers et les établissements religieux.
La coutume des meuniers révèle de multiples corvées parmi lesquelles l'obligation d'officier en qualité de bourreaux de la châtellenie jusqu'au XVIIIè siècle.

Les moulins terriers: Les moulins terriers sont des systèmes complexes qui permettent d'obtenir une plus grande production et de s'adapter à de multiples usages. Les bâtiments construits en bois à l'origine, puis en pierre reposent généralement sur des pilotis. Leur mécanisme est constitué d'une roue verticale entraînant les meules. L'aparition de l'arbre à cames au début du Xè siècle entraîne une mécanisation du martelage et un développement de l'activité du textile avec les moulins à foulon et à tan.

Les moulins à eau: A Beaugency, l'utilisation de l'eau comme force motrice pour la meunerie a été envisagée dès le XIè siècle. Les moulins prennent place sur la Loire, et le long du Rû dont les terres relèvent des domaines de la Seigneurerie et du Clergé.

Les moulins flottants: Au XIIè siècle, les premiers moulins signalés sur la Loire, sont:
- des moulins à nef ancrés en Loire, au plus fort du courant et comportant une roue à palettes placée entre deux embarcations, destinée à actionner les meules.
- des moulins suspendus sous l'arche du pont, là où la rupture de pente crée une accélération du courant de l'eau propice à une meilleure rotation de la roue à palettes.
Entretenus par des charpentiers spécialisés, les moulins flottants sont peu coûteux, improductifs et incommodes.

La vallée du Rû: Au fil du Rû, long de 2700 mètres, onze moulins sont installés au Moyen Age, dans les quartiers de Prateau et des Marais.
La rivière, de faible débit est aménagée afin d'assurer une énergie hydraulique suffisante.
En complément, dans sa partie supérieure des moulins à vent sont construits au XVIIIè siècle pour pallier le manque de rendement. Ils disparaissent au début de XXè siècle.

Les moulins à eau sont devenus des résidences particulières et ne sont pas accessibles au public.
Le quartier des Marais s'est développé entre le mur de la troisième enceinte médiévale de la ville et le bourg de Vernon. Six moulins sont installés sur le cours supérieur de Rû.

Le moulin des Murs ou de Paluau: (Palus-paludis désigne un terrain marécageux) attesté au XIIè siècle, s'appuie sur la troisième enceinte de la ville. Démoli au cours du bombardement du 14 juin 1944, il n'a pas été reconstruit. Le poète chansonnier Gaston Couté, auteur "Des moulins qui meurent", est né le 23 septembre 1880 dans ce moulin où son père était meunier.

Les moulins de Levrault, du Pouteau, de Cléophas, de Baltan (qui bat le tan) et de Longuereau sont présent dès le XVè siècle. L'activité de meunerie s'éteint en 1989 avec la cessation de l'exploitation du moulin de Levrault (Rue des Marais).

Le quartier du Prateau s'est développé dans le centre ville, entre deux bras du Rû, sur le cours inférieur de cette rivière qui se jette dans la Loire.
Il rassemble les cinq plus anciens moulins connus à Beaugency. La mouture représente l'essentiel de leur activité. Dans ce quartier, les moulins, les tanneries et les métiers de foulons forment un pôle industriel autour duquel gravite une population besogneuse. Ce quartier reste animé jusqu'à la fin du XIXè siècle.

Le moulin de Choiseau tire son nom du canal artificiel qui amène l'eau en chute sur la roue du moulin. Construit sur un bras du Rû joignant le ruisseau du Pissot, il est attesté dès le XIIè siècle. Il cesse son activité en 1956. Le moulin Choiseau sert également d'antichambre aux condamnés. (30 Rue du Pont)

Le moulin de la Fosse est cité en 1139 sous la désignation "de moulin de la Porte". Situé au débouché du pont, il est accolé aux défences de l'entrée de ville. (6 Rue du Pont)

Les moulins Bêche-Fêve, de la Guénon et le moulin rouge apparaissent dans un été des revenus de l'Abbaye Notre-Dame daté du début du XIVè siècle. Le moulin Bêche-Fêve abrite également un atelier de foulon à la fin du XVè siècle et on y moud du tan de façon épisodique.(1 ter Rue Bêche-Fêve, 10 Rue du Pont, 15 Rue du Moulin Rouge)

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