jeudi 1 mai 2008

Les praslines

Bonbon biscornu. On écrit "prasline", noblesse oblige. Car si la praline est désormais mondialement connue et fabriquée, nulle part ailleurs qu'à Montargis elle n'a ce cachet d'authenticité. Car la perle du Gâtinais et la petite amande caramélisée ont en commun une généalogie. Celle d'un "maladroit" maître d'office du Duc de Plessis-Praslin.
Car on attribue la paternité de la prasline a une erreur du cuisinier Clément Jaluzot : en cours de recette, quelques amandes seraient tombées par erreur dans une marmite où un fond de sucre achevait de caraméliser. De cette bévue devait sortir un bonbon brun et biscornu, à tout le moins peu appétissant... Et pourtant promis à une belle postérité !
Renaissance Montargoise. En effet, ses débuts à la cour de Louis XIII sont un succès, que le duc de Praslin saura, dit-on, transformer auprès de la gente féminine... La petite nouvelle devient très vite la Prasline, et la coqueluche de ces dames. Quelques années après ce coup d'éclat, le confiseur choisit de s'installer à Montargis, ce sont les débuts de l'histoire gâtinaise des amandes caramélisées.
Deux siècles plus tard, en 1903, Léon Mazet, jeune confiseur auvergnat s'installe à Montargis et fixe une fois pour toute la recette de la prasline. Il suffit d'avoir sous la main d'excellentes amandes d'Espagne, de les envelopper d'un caramel nougaté et parfumé à la vanille de Bourbon et, et... Pour simple qu'elle soit, la méthode à suivre garde une part de mystère, un " tour de main ", pourrait-on dire, soigneusement abrité dans l'atelier d'Amilly.
Oeuvres de maîtres. A recette immuable, décor inchangé. Si vous passez par Montargis, et franchissez le seuil de la boutique Mazet, c'est dans un authentique intérieur 1920 que vous serez accueillis. De même, dans la grande tradition de la confiserie, les boîtes de praslines sont ornées de reproduction d'oeuvres de grands maîtres : Greuze, Watteau, Boucher ou Fragonard... On a les écrins que l'on mérite !

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